La rupture
Cette semaine, ce vendredi, cette heure, j’emprunte mon blog, ma tribune à un ami blogueur (je tiens à le préciser) qui estime pour des raisons personnelles que ce blog est l’endroit idéal pour y publier ces quelques lignes. Que j’ai d’ailleurs trouvées à mon tour accrochantes et teintées d’un joli lyrisme, d’où mon accord. Le blog Veillées Nocturnes Au Coin Du Feu est honoré qu’on ait pensé à lui pour cette énième et petite confidence qu’on place dans ses entrailles. J’espère que vous aurez autant de plaisir que j’en ai eu en prenant connaissance des phrases qui vont suivre, un petit bout de vie gribouillé.
LA RUPTURE
Prendre la route, aller la voir
Lui demander ce qui se passe
L’entendre réitérer sa décision
Lui dire que c’est une blague de mauvais goût
Mais voir cette lueur étrange dans ses yeux
Et comprendre
Lui demander où est la bague
Elle n’est pas à son doigt
L’entendre dire qu’elle l’a jetée
Qu’elle ne l’a plus
Elle ne te l’a pas rendue comme le font d’autres
Et comprendre
La quitter sans qu’elle ne te retienne
Sans avoir de réelle explication
Partir sous son regard placide
Et t’effondrer en larmes
A coté de cette voisine de bus qui te regarde en silence
C’est le jour le plus triste de ta vie
Remballer ses affaires
Sentir son parfum sur ses vêtements
Puis les plier et les mettre dans un sac
La mort dans l’âme
Et te dire que c’est réellement fini
Deux ans… Ça ne peut pas se terminer ainsi
La revoir, lui remettre ses affaires
La trouver encore plus belle que dans ton souvenir
Regarder ses yeux que tu aimais tant contempler
Et la voir repartir, sans se retourner
Te sentir totalement désarmé face à ce qui arrive
Tu n’as pas eu ton mot à dire
Appeler
Envoyer des messages
Supplier
Implorer
Te mettre en colère
Et le regretter
Et encore t’effondrer
Encore appeler, garder l’espoir
Deux ans, ça ne peut pas se terminer ainsi
Essayer d’être le plus calme possible pendant cette conversation
Lui demander où elle se trouve
L’entendre te répondre qu’elle passe le week-end chez lui
Et recevoir un violent coup dans le bide
Ne plus appeler
Te sentir mourir à petit feu
Te poser des questions
Te reprocher des choses
Comment cela a-t-il pu arriver
Comment ne l’as-tu pas vu arriver
Et commencer à haïr
Haïr tout ce qu’elle représente
Haïr tout ce qui lui ressemble
Haïr ses congénères
Te sentir encore attaché à elle
La voir partout
Avoir peur
Auparavant tu étais intimidé, aujourd’hui tu es terrorisé
Terrorisé quand une demoiselle te regarde gentiment
Terrorisé quand elle s’intéresse à toi
Terrorisé quand elle te dit qu’elle t’aime
Tu repenses à ce sol qui s’était dérobé sous tes pieds un soir
Tu repenses à cette explosion en vol
Tu t’enfuis
Jamais plus elle ne se reproduira, cette erreur
La revoir des années après, un soir de mariage
Te rappeler qu’elle avait organisé le vôtre dans les moindres détails
Te rappeler de tous ces châteaux construits en Espagne
Constater que c’était du flan car elle est fiancée, mais pas avec toi
Discuter longuement avec elle, retrouver certaines choses
Qui te ramènent à cette douce époque où vous étiez deux, mais un
Le rêve qui avait viré au cauchemar
Te dire que c’était bien tout de même
Mais qu’elle n’a plus sa place, là
Ni elle ni une autre d’ailleurs
Te décider à devenir un loup solitaire
Doublé d’un ours mal léché, un monstre sans cœur ni vergogne
On ne t’y reprendra plus jamais
Et te rendre compte avec désarroi
Que tu es encore capable d’aimer
Donc d’avoir mal
Ecrit par NRJ
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