« Je te tiens par le bout de mon Baya »
Si tu es africaine et surtout venant de l’ouest du continent comme moi, tu en as certainement déjà entendu parler. De ces petites chaînettes et colliers de perles que beaucoup de nos sœurs attachent autour de la taille. Hum … Une merveille de féminité !
Comment ne pas en être de ferventes adeptes alors que nos hommes en raffolent ? Les connaisseuses vous le diront, cet accessoire fait toujours son petit effet! Chez nous on les appelle les Bayas. Et des bayas on en a de toutes les sortes, de toutes les couleurs et même parfumés (souvent au Thiouraye) . Ils sont généralement fabriqués par des mains expertes de femmes qui prennent tout leur temps pour leur donner la forme et la texture qu’ils ont. L’opération consiste à glisser le long d’une corde fine et parfois élastique, une à une des perles en plastique afin d’en faire un collier! Lorsqu’on atteint la longueur escomptée (celle-ci dépend du tour de taille de la personne à qui on destine le baya) on joint les deux bouts de corde en les attachant et le tour est joué… Ceci dit gardez-vous bien de penser que l’ouvrage est facile, il est long et très minutieux. Surtout lorsqu’on en fait plusieurs à la chaîne.
Aussi loin qu’on s’en souvienne, cette parure a toujours fait partie de la culture africaine. On en porte aux gamines dès qu’elles savent marcher et parfois même avant, dans le berceau pour les jeunes mamans pressées. Chez les adolescentes, les bayas sont encore plus ensorceleurs car ils encerclent un bassin à la fleur de l’âge et dont la cambrure nous rappelle inéluctablement celle d’une sirène des Mille-et-une-Nuits. Par tous les sein…(Oups)…saints*, c’est un plaisir pour les yeux.
Les femmes adultes ne sont pas en reste, mariées ou non c’est un défilé de bassins ornés! On les porte comme on veut, à un ou à plusieurs. Mais il faut tout de même relever qu’à plusieurs autour de la taille, ils offrent un joli tintement que l’ouïe du mâle n’a aucun mal à repérer et à savourer. C’est peut-être le but inavoué de ces coquettes dames de chez moi… allez savoir!
Quoi qu’il en soit, le déhanché après s’en être paré ne peut être que plus déroutant.
Chez nous on dit du baya qu’il a plusieurs vertus : qu’il affine la taille, qu’il offre à la jeune fille un très beau tour de hanche mais que le baya serait surtout un merveilleux garde-mari. Oui, vous lisez bien ! Les femmes mariées qui s’en dotent hypnotiseraient leurs hommes lors de l’acte intime et ceux-ci ne sauraient aller voir ailleurs n’ayant d’yeux que pour leurs très chères.
Info ou Intox ? En tout cas pas plus tard qu’il y a quatre jours en évoquant ma volonté d’en trouver, un jeune guinéen m’a clairement dit avec une voix des plus sensuelles, se laissant certainement bercer par l’image qu’il s’en ait tout de suite faite : » Ah les bayas, j’adore ça. » Avant de se reprendre sous mon visage éberlué en se raclant la gorge et d’une tonalité plus virile : » C’est très beau. » 🙂 . Eh bien tout est dit Mesdames !
Si comme on l’a vu durant les cérémonies traditionnelles de mariage l’on retrouve parmi les nombreux cadeaux de la mariée, de jolis bayas fins ou gros c’est qu’il y a bien une raison n’est-ce-pas ? En ce qui me concerne j’ai bien ma petite idée là-dessus. Faites-vous également la vôtre. La chanteuse Aicha Koné sait délicieusement nous en parler avec les expressions adéquates dans son morceau Baya, assez vieux mais très descriptif de la chose !
En attendant, pour tous ces cœurs à (re)conquérir et pour qui on est prête à mettre tous les atouts de notre côté, j’en connais beaucoup qui à la fin de ce petit billet fileront tout droit chez la vendeuse !
En espérant vous y croiser, je vous souhaite un bon mercredi. 🙂
Commentaires