Ice Bucket Challenge: de la maladie de Charcot à Ebola!

Si vous avez été très online ces jours-ci, vous avez certainement vu défiler des dizaines de vidéos de personnes qui se renversent des seaux d’eau sur vos Time-lines de réseaux sociaux : Facebook, Instagram, Vine, etc. Il faut dire que ces derniers temps pour être à la mode il faut être de la partie. Les plus pointilleux ont scrupuleusement respecté la règle : des morceaux de glace ont accompagné la douche froide. Initié il y a de cela quelques temps et ce juste après le très dangereux Fire Challenge (le défi du feu) qui lui a beaucoup moins eu de succès (on se demande pourquoi !), il a atteint un pic de participation juste après la publication de la vidéo du fondateur de Facebook, Marc Zuckerberg. Ce dernier incitait plusieurs célébrités à suivre l’exemple du Ice Bucket Challenge en les nominant. Car oui, après avoir rempli votre part du contrat vous devez citer un certain nombre de personnes (trois initialement mais le nombre peut varier) qui devront à leur tour se soumettre au défi en vingt-quatre heures. Dans le cas échéant, ils devront faire un don sur le site de l’association ALS pour aider à la lutte contre la maladie de charcot. Et je peux vous dire que des célébrités mouillées on en a vu passer ces derniers jours. Pour ma part et pour mon plus grand plaisir j’ai vu les Ice Bucket Challenge de Micheal Jordan, Georges Bush, Justin Timberlake, Davido, Steven Spielberg, Eto’o, Bill Gates, Justin Bieber, Marco Materazzi, etc. Et les vidéos continuent à tomber, ou devrais-je dire à couler et avec eux de mémorables crises de rires!
Les plus généreux se sont attelés aux deux gestes, le Ice bucket Challenge pour le fun et le don pour la charité. Tant mieux disons-nous, fort bien. Le phénomène a pris une telle ampleur qu’il est devenu viral, les médias titrent : « la folie du Ice Bucket Challenge ». L’association quand à elle s’est félicité d’avoir pu récolté environ 48 millions de dollars pour la cause grâce aux nombreux dons. Cependant au sommet de l’administration américaine, on ne l’entend pas de cette oreille puisque les diplomates américains ont été interdits de Ice bucket Challenge, le défi devenu mondial grâce à Internet et aux réseaux sociaux, sous prétexte que « les règles éthiques du gouvernement fédéral empêchaient d’utiliser les fonctions publiques, comme celles d’ambassadeurs, pour des bénéfices privés, quelle qu’en soit la bonne cause, aussi noble soit-elle « , a expliqué la porte-parole du ministère, Marie Harf. Il faut également noter que dans le Kentucky, plus précisément dans le comté de Taylor quatre pompiers ont été blessé en touchant une ligne électrique à haute tension alors qu’ils aidaient des jeunes à accomplir leur IBC.
En Afrique, le Ice Bucket Challenge a pris une toute autre connotation. Entre ceux qui se sont adonnés au défi par pur plaisir et en ignorant complètement les raisons de la pratique et ceux qui l’ont complètement détourné de sa vocation initiale, le fossé n’est pas si grand. En effet, plusieurs africains ont quant à eux décidé de se livrer au défi pour lutter contre (tenez-vous bien)…Ebola! La maladie qui tient en grippe une bonne partie de l’Afrique de l’ouest depuis le début de l’année 2014. Parmi les pays les plus touchés la Guinée, le Nigéria, le Libéria. Ainsi, il est important de souligner que le défi a vu sa signification changer en fonction de la position géographique. Car si aux Etats-Unis on se mouille pour Charcot, à Conakry ce serait plus pour Ebola qu’autre chose. Chacun ses problèmes comme dirait l’autre et les africains ont remarquablement su le montrer en adaptant le défi à leur préoccupation majeure du moment. Peu connue en Afrique, les africains se sentent moins concernés par Charcot qui est une maladie neurodégénérative des motoneurones de l’adulte que par Ebola. La raison est toute simple: le virus se trouve sur leur continent et attaque leurs parents. En licence de Communication on nous a appris cette loi : en matière d’informations on est plus intéressé par une actualité qui fait un mort à côté de chez nous que par une autre à des milliers de kilomètres quand bien même cette actualité-ci ferait état de milliers de morts. Eh bien tout est dit. De plus en plus de stars africaines mentionnent Ebola comme raison principale de leur IBC pour attirer l’attention sur cette maladie qui est certes surmédiatisée mais sur laquelle côté investissements et recherches scientifiques on glisse sans vraiment s’arrêter, abandonnant un continent en difficultés à lui-même. La cause est toute aussi noble diront d’autres.
Dans ce méli-mélo de seaux d’eaux renversés et de glaçons éparpillés, les plus scandalisés sont les écologistes qui s’étouffent d’autant de gaspillage d’eau alors que l’on sait que la planète en a de moins en moins pour les générations futures.
-On peut tout de même faire des dons sans gaspiller de l’eau à ce qu’on sache? D’autant plus qu’il y a de nombreuses contrées qui en manquent sévèrement à travers le monde. Avancent sèchement certains défenseurs de la planète, le visage amer et la mine renfrognée.
-Ok Chefs! reçu cinq sur cinq chefs! permission de nous retirer Chefs!
Les bonshommes verts ne sont pas contents et nous rappellent à l’ordre! On aurait pourtant tout intérêt à les écouter. Mais vous et moi savons que sans eau, sans glaçons et sans une bonne partie de fous rires, il serait nettement moins amusant de sortir le chéquier n’est ce pas ? 😉
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